9.12.15

Immigration : de l’importance de l’évaluation comparative des études effectuées hors du Québec

Fake diploma Par Souleymane Guissé, Conseiller en emploi au Carrefour-Jeunesse Emploi

Face à la diversification de l’immigration notée depuis le début des années soixante-dix, le gouvernement du Québec a mis en place l’évaluation comparative des études effectuées hors du Québec. C’est un dispositif qui compare deux systèmes éducatifs et qui délivre un document faisant une description générale des diplômes obtenus dans d’autres pays et en donne le repère québécois. Dans sa forme actuelle, le document existe depuis 2002. 

Il m’arrive parfois dans mon travail de conseiller en emploi de recevoir des personnes immigrantes qui vivent au Québec depuis deux ans ou plus mais qui n’ont pas encore réalisé l’évaluation comparative de leurs diplômes. Quand j’évoque le sujet avec mes clients, je me rends alors compte qu’elles n’ont pas effectué cette démarche pour différentes raisons : méconnaissance du dispositif, absence d’un projet d’immigration bien défini, sous-estimation de leurs titres (en fait du système éducatif de leur pays d’origine) ou bien encore inconscience quant à l’importance de faire une action. Pourtant, un retard dans une telle démarche pourrait entraîner des conséquences non négligeables dans leur processus d’intégration professionnelle. Voici trois bonnes raisons de faire son évaluation comparative des études effectués hors du Québec. 

1- Bien se connaitre en contexte d’immigration et de recherche d’emploi 
 Souvent en recherche d’emploi, on insiste beaucoup sur l’importance de se connaitre soi-même. Pour un chercheur d’emploi se connaitre veut tout simplement dire être bien au fait de sa personnalité, de ses acquis et de ses compétences. Et, qui dit compétences dit savoir, dit diplômes. Ainsi, grâce à l’évaluation comparative une personne immigrante sera en mesure de connaitre la correspondance de son niveau et son domaine d’études au Québec. En conséquence, elle pourra mieux déterminer ses objectifs d’emploi, mieux adapter son CV à la réalité québécoise et aussi se préparer aux entrevues d’embauche. 

2- Préparer son retour aux études ou intégrer un ordre professionnel. 
Nombreux sont les immigrants et immigrantes qui, face à une recherche d’emploi infructueuse, décident de retourner aux études afin d’augmenter leurs chances de trouver un emploi qui correspond à leurs qualifications. Selon le diplôme auquel ils aspirent ou l’institution qu’ils cherchent à intégrer, on peut leur demander l’évaluation comparative dans la liste des documents qui doivent constituer leur dossier d’admission. Rien n’est alors plus embêtant au moment de monter son dossier de se rendre compte qu’on n’a pas le si précieux document. Idem pour les immigrants qui s’engagent dans un processus d’intégration d’un ordre professionnel. En effet, presque la totalité des ordres professionnels exigent l’évaluation comparative des études si l’on n’a pas obtenu son diplôme au Québec ou au Canada. Par ailleurs, pour se présenter au concours du gouvernement du provincial et intégrer la fonction publique, il faut au préalable avoir fait sa demande d’évaluation. 

3- Parer à toute éventualité.
En contexte d’immigration, on ne rappellera jamais assez, l’intégration professionnelle est un processus qui se réalise sur le long terme. À chaque étape de ce dit processus, des opportunités professionnelles peuvent se présenter à tout moment lors d’événements particuliers (journée ou soirée de réseautage ou salon de l’emploi, etc.). Et, l’idéal est d’avoir la totalité de ses documents prêts à jour afin de ne pas porter atteinte à sa crédibilité et de rassurer son ou ses interlocuteurs. Donc, avoir son évaluation comparative en poche constitue une façon de se démarquer positivement lors d’événements spéciaux. En conséquence de provoquer sa chance. 

Aussi, il importe de souligner qu’on n’est pas obligé d’attendre son arrivée au Québec pour déposer sa demande d’évaluation comparative. En effet, on peut envoyer son dossier depuis l’étranger. En outre, les délais de traitement se sont fortement raccourcis dernièrement. À la fin du mois de novembre 2015, le délai de traitement d’un dossier complet était de sept semaines environs. Alors qu’auparavant, il pouvait durer jusqu’à plus de six mois. 

En conclusion, je dirai que l’évaluation comparative n’est pas une équivalence de diplôme ni une reconnaissance des acquis et compétences. Elle n’en pas la valeur non plus. Toutefois, elle constitue un document qui rassure et qui permet d’avancer plus rapidement dans son processus d’intégration professionnelle même si elle n’est pas une panacée face aux difficultés d’intégration des personnes immigrantes à l’emploi au Québec. L’avoir effectuée vaut mieux que de ne pas l’avoir effectuée.

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