Les Sciences humaines : Un programme trop connu et si peu connu à la fois

Par Marie-Noëlle De Sève, Conseillère d'orientation au CJE Bourassa-Sauvé

Voici les termes entendus pour décrire le programme collégial de sciences humaines : Programme de base, « cégep général » sciences molles, sciences vacances…

Plusieurs personnes s’inscrivent au cégep en sciences humaines en attendant de clarifier leur projet professionnel, sans savoir réellement en quoi consistent les cours inclus dans le DEC. Attention! Si on s’y inscrit sans savoir dans quoi on s’embarque, il est possible d’éprouver un désintérêt, qui peut mener à une démotivation, des échecs ou un abandon.  
Voici quelques énoncés vrais et faux  à propos des sciences humaines :

« Le DEC en sciences humaines est un programme de base »

FAUX : Les sciences humaines sont des sciences en elles-mêmes. Certaines personnes s’y intéressent réellement! En s’y inscrivant, on doit s’attendre aux cours suivants (en plus des cours de base, soit français, anglais, philosophie et éducation physique) :

• Psychologie : étude des activités mentales et des comportements des humains
• Politique : étude des structures, fonctionnements et pouvoirs dans une société organisée
• Économie : étude de la production, distribution, l'échange et la consommation de biens et de services
• Sociologie : étude des phénomènes sociaux. Exemple de phénomène social : la déviance, le travail, l’immigration, la sexualité humaine, l’évolution des mentalités…
• Anthropologie : étude de l’évolution de l'homme, des groupes humains, sur les plans historiques, physiques et culturels.
• Méthodes quantitatives : Étude de méthodes statistiques de base
• En plus d’histoire, géographie et autre, tout dépendamment du profil choisi.

Les programmes de sciences humaines offrent généralement trois profils :

• le profil individu* davantage axé du la psychologie et biologie humaine
• un profil monde* axé davantage sur la géographie et politique internationale
• profil administration*, incluant des cours de mathématiques

*le nom peut varier dépendamment du cégep

Si la lecture des cours ci-haut vous a profondément ennuyé, ou pire, vous a causé des démangeaisons, il est peut-être préférable d’opter pour un autre programme, ou du moins, avancer les cours de base et faire une démarche d’orientation dans le cadre d’un programme comme « tremplin-DEC ».

«Les sciences humaines m’ouvrent plus de portes que des programmes comme arts et lettres, musique, ou danse »

VRAI et FAUX : Si on opte pour le profil administration avec mathématiques, on peut accéder à des baccalauréats en administration, économie, finances.  Aussi, le baccalauréat en psychologie demande un préalable de mathématiques  (MAT360-300 et MAT201-300) et en biologie humaine. Autrement, la grande majorité des baccalauréats qui ne demandent pas de sciences « pures » (chimie, physique, mathématique) demandent un DEC seulement. 

Par exemple, il est tout à fait possible d’accéder à un baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire en ayant fait un DEC en langues, arts plastiques, danse, théâtre ou encore histoire et civilisations ! Pour quelqu’un ayant de forts intérêts et aptitudes pour ces disciplines, cela peut-être une option motivante qui peut amener à l’étudiant à s’améliorer dans une discipline artistique tout en récoltant des résultats scolaires élevés ( aimer ce qu’on apprend+ se sentir doué dans ce qu’on apprend = plus facile de réussir et même de performer).

« Les sciences humaines sont des sciences vacances! »

Exemple d’horaire hebdomadaire 

Additionné d’un emploi à temps partiel, de loisirs, d’activités entre amis et avec la famille…. Des vacances, vraiment?  C’est au lecteur de juger si cette affirmation est vraie ou fausse!

« Les sciences humaines sont des sciences molles »

VRAI et FAUX: Il s’agit ici d’une question d’une expression populaire, perçue comme dévalorisante, qui représente la subjectivité des sciences humaines. Ce terme fait opposition aux « sciences dures »,  représentant les sciences pures et de la nature. 

Effectivement, l’humain et les phénomènes sociaux sont difficiles à mesurer de manière définitive. Par contre, bien que certains éléments se calculent de manière  exacte (exemple : combien y a-t-il eu d’accidents de voiture dus à l’alcool au volant en 2014?), d’autres éléments peuvent être sujets à une subjectivité et évoluer avec le temps et les conditions externes (exemple : qu’est-ce qui pousse les gens à conduire en état d’ébriété ?). 

En bref, les sciences molles représentent les sciences qui ne sont pas quantifiables avec exactitude et objectivité. Par contre, ces termes ne font pas l’unanimité et pourraient engendrer de longs débats, puisqu’il est difficile d’éliminer toute part de subjectivité, même en sciences « dures ».